Comment résorber le retard pris par un train ?

« Glissement de conducteurs » ou mise en circulation d’une « rame de réserve » : retrouvez les solutions mises en œuvre pour limiter un retard sur les circulations.

Lors du dernier tchat réalisé début octobre sur le blog et consacré à l’exploitation de la ligne B, un voyageur avait interrogé les experts du Centre de Commandement Unique sur les procédés de remise à l’heure de trains en cas d’incident, mais aussi, sur l’utilisation des trains de réserve ou « trains tampon » comme cela a été désigné dans les échanges.

Interpellée sur ce sujet, j’ai souhaité approfondir la question de la remise à l’heure des trains, et notamment les méthodes permettant à un train arrivé en retard à son terminus de repartir malgré tout à l’heure dans le sens inverse.

L’objectif ici n’est pas d’énumérer l’ensemble des mesures existantes mais plutôt de vous présenter quelques solutions.

La conduite mais pas que…

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est important de comprendre et de rappeler que la conduite d’un train n’est pas comparable à celle d’une voiture. Lorsqu’un train arrive à sa gare terminus ou en repart, il ne suffit pas au conducteur de serrer ou desserrer le frein à main : des vérifications de sécurité doivent être réalisées à l’arrivée comme au départ. Par ailleurs, il faut garder en mémoire le temps nécessaire au conducteur pour remonter à pieds jusqu’à la cabine de tête et repartir dans le sens inverse.

« Glissement de conducteurs »

Pour permettre à un train retardé d’assurer son trajet retour à l’heure, un système appelé « glissement de conducteurs » existe sur la ligne B.

Ce système s’applique de la manière suivante : lorsqu’un train n°1 arrive retardé à sa gare terminus,  un conducteur, déjà présent, car arrivé avec le train précédent, reprend les commandes pour assurer le trajet en sens inverse. Le conducteur du train n°1 reprend quant à lui les commandes d’un train suivant, et ainsi de suite.

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Cette méthode permet de gagner un temps précieux, en optimisant les temps de déplacements nécessaires au conducteur pour remonter la rame. En effet, le conducteur de réserve,  déjà positionné au niveau de la cabine de départ, prend aussitôt le relai ; le train peut ainsi repartir plus vite.

En permettant au train n°1 de repartir plus vite, cela permet de rattraper une partie du retard sur la mission retour, jusqu’à 5 minutes environ. Néanmoins, pour les retards plus conséquents, l’utilisation d’une rame de réserve est privilégiée.

Les rames de réserve

Train RER B Des rames de réserve sont présentes dans les 5 terminus de la ligne (Mitry-Claye, Aéroport Charles de Gaulle, Robinson, Massy-Palaiseau et Saint-Rémy-lès-Chevreuse).

Si un train accumule un retard de plus de 10 minutes sur son trajet, le retour pourra être assuré par un train de réserve en utilisant le conducteur précédent en période de glissement ou un conducteur de réserve.

Le nombre de rames de réserve est toutefois limité en raison des capacités de garage de la ligne. Ainsi, une seule rame de réserve peut être utilisée par terminus, ce qui empêche toute réinjection d’une seconde rame de réserve  en cas de nouvel incident. Si une panne de matériel survient, la rame de réserve du terminus peut aussi être utilisée en remplacement.

Heureusement, d’autres solutions complémentaires peuvent être mises en œuvre.  Si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à (re)lire l’interview du chef de régulation du Centre de commandement unique : https://www.rerb-leblog.fr/interview-chef-de-regulation-au-sein-du-centre-de-commandement-unique-du-rer-b/

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