Qui dit feuilles sur les voies, dit trains qui roulent au pas.
DECRYPTAGE
A l’automne, les feuilles s’envolent et leur présence sur le rail complique les conditions d’exploitation. Décryptage de ce phénomène qui requiert toute l’attention des équipes de la ligne.
Les feuilles qui tombent des arbres et s’envolent n’atterrissent pas toujours là où nous voudrions : dans notre allée de maison, sur un trottoir un peu glissant, ou encore sur les voies du RER se trouvant en extérieur.
Quand la météo est pluvieuse, ces feuilles écrasées par le passage des trains, de façon répétée, peuvent parfois créer une fine couche « grasse » sur les voies, ce qui réduit l’adhérence aux rails, et agit sur l’accélération des trains ou leur freinage.
En phase d’accélération
Lorsque le train démarre, les roues glissent sur le rail au lieu de rouler, c’est ce que l’on appelle le patinage. En effet, le train manque d’adhérence avec le rail, il est ralenti dans sa prise de vitesse. Le conducteur doit alors adapter sa conduite, pour préserver la sécurité ferroviaire et éviter de creuser le rail. Cela peut rallonger le temps de trajet nominal de la mission voire déboucher sur un arrêt du train, l’objectif étant de limiter le phénomène et le dépannage du train immobilisé.
En phase de freinage
Lors du freinage, lorsque l’adhérence est moins forte entre les roues et le rail, le train peut « enrayer », c’est-à-dire que les roues peuvent se bloquer, mais le train continue malgré tout d’avancer, en glissant. La distance d’arrêt est donc allongée. Cela peut causer des dommages importants sur le matériel, puisque l’effet de glissement et la présence du tapis végétal, entrainent l’apparition d’un méplat. Il s’agit d’une usure sur certaines parties des roues, qui oblige un renvoi en atelier pour « reprofiler » les roues. Si la détérioration est trop importante, la rame est retirée de la circulation.
Les solutions que nous mettons en place
Pour limiter l’impact de ces phénomènes sur le trafic de la ligne nous faisons à la fois de la prévention mais aussi de l’adaptation.
Les équipes de défrichage et d’élagage sont mobilisées bien avant et pendant la saison automnale, pour limiter la chute de feuilles à proximité des voies de la ligne. Ces efforts sont associés aux « trains laveurs », qui circulent sur les voies franciliennes pendant la période. Dotés de jets d’eau puissants et de brosses, ces trains spéciaux nettoient le rail de cette couche de feuilles.
Par ailleurs, lorsqu’une perte d’adhérence est constatée, une demande d’intervention est effectuée immédiatement auprès d’une entreprise en charge du ramassage des feuilles. Mais encore, si cela est jugé nécessaire, les équipes en charge de la maintenance de la voie, procèdent au sablage du rail.
Enfin, les conducteurs adaptent leur conduite en limitant leur vitesse, pour préserver la sécurité du train. Les équipes de régulation modifient l’offre en temps réel pour limiter l’impact sur la circulation et l’accumulation de retards.
Ces conditions climatiques, d’apparence sans gravité, représentent donc de vrais challenges pour maintenir la circulation des trains, dans les conditions indispensables de sécurité.
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